Les OGM, outils biologiques.

De nouveaux outils pour l’homme ;une nouvelle maitrise de la nature ?
jeudi 8 mars 2007.
 
Depuis plusieurs décennies, le développement des connaissances en biologie, tant au niveau cellulaire qu’au niveau moléculaire ont donné naissance aux biotechnologies modernes, sources de progrès et d’innovations. Les progrès en biologie cellulaire ont rendu possible la culture in vitro pour la plupart des espèces cultivées. La culture in vitro permet l’application de techniques afin de produire en grande quantité des plantes sélectionnées et parfaitement saines : c’est le cas de l’asperge, du fraisier, de la pomme de terre, de l’ail... Les connaissances acquises en biologie moléculaire permettent d’analyser et de caractériser l’information génétique d’un être vivant. Cette nouvelle science est appelée génomique. Les savoir-faire combinés acquis en biologie cellulaire et moléculaire permettent de modifier cette information génétique en introduisant de nouveaux gènes (autrement que par la reproduction sexuée), c’est la transgénèse.

Les premiers organismes transgéniques

1965 : découverte des enzymes de restriction (protéines capables de découper et recoller l’ADN) 1973 :première application de la transgènese à un micro-organisme :Escherichia-coli. 1982 : première application commerciale du génie génétique :la fabrication d’insuline pour le traitement du diabète. L’insuline est recombinante est aujourd’hui utilisée par des millions de diabétiques dans le monde. 1983 : création par François Mitterrand du Comité national d’éthique. Premières plantes transgéniques : *un tabac résistant à un antibiotique,la kanamycine. *un tournesol possédant un gène de haricot. 1985 : Première plantes transgénique résistante à un insecte : un tabac dans lequel un gène de toxine de la bactérie Bacillus thuringiensis a été introduit.

Premiers essais en champs

1986 : premiers essais en champ de plante transgénique. Il s’agit d’un tabac résistant à un antibiotique. La Comission de génie biomoléculaire (CGB) contrôle les essais en champs et délivre les autorisations d’essais et de commercialisation des OGM. 1989 : Mise en place de la commission de génie génétique (CGG) est aujourd’hui chargée d’évaluer les risques liés à l’obtention et à l’utilisation des OGM et de proposer les mesures de confinement souhaitables pour prévenir ces risques. 1990 : La Commission européenne s’empare de la question des OGM. Elle déclare :"l’utilisation d’aliments modifiés doit s’effectuer de manière à limiter les effets négatifs qu’ils peuvent avoir sur nous".

Pourquoi les OGM et pour quels domaines ?

Depuis que l’homme cultive des plantes et élève des animaux, ils les fait évoluer. En particuliers sous forme de greffe il a crée de nouvelles races, qui n’existaient pas auparavant. L’Homme a obtenue de meilleurs rendements, meilleure qualité, meilleur résistance aux maladies, à la sécheresse. Il est aujourd’hui possible de travailler sur des transferts de caractères en agissant directement sur les gènes. C’est ceux qui a mené à la création d’OGM. Les OGM constituent l’introduction d’une technologie particulièrement puissante et précise pour faciliter sa mise en œuvre. Dans le domaine médical : à partir de bactéries génétiquement modifiés qui contiennent le gène de l’hormone de croissance humaine, la production d’hormones de croissance permet de traiter de nombreux cas de nanisme. On utilise aussi des micro-organisme génétiquement modifiés pour la production l’insuline ou de vaccins anti-hépatite B. Dans le domaine agricole : on a aujourd’hui plusieurs plantes transgéniques tels que le maïs, le colza et la betterave. Ces plantes peuvent de nos jours résister aux insectes ravageurs des cultures et tolèrent certains herbicides. Dans le domaine de l’alimentation : le seul aliment génétiquement modifié est le maïs doux. Dans le domaine environnemental : les biotechnologies qui emploient des enzymes permettent de traiter les eaux usées industrielles.

Evolution des surfaces de cultures d’OGM
Evolution des surfaces de cultures d’OGM

Ogm ; les animaux aussi !!!

Veaux,vaches, cochons peuvent aussi être transformés grâce aux biotechnologies. Exemple, la vache : plusieurs modifications ont été effectué afin de changer la composition de son lait, ou qu’augmente la production. Par exemple, il est possible de diminuer la teneur en lactose, qui provoque de l’intolérance chez certains consommateurs. Pour faciliter la fabrication du fromage on peut augmenter la teneur en caféine. On peut aussi augmenter par modifications les oméga -3 reconnus pour leurs effets bénéfiques sur la santé.

Des modifications génétique pas seulement pour les animaux d’élevages !

Un lapin fluorescent et un poisson rouge fluorescent ! Des chèvres transgéniques produisent dans leurs lait une protéine provenant de l’araignée. L’araignée utilise cette protéine pour la production de son fil. Celui-ci étant reconnu comme très résistant sert pour fabriquer des vestes pare-balles. On nomme moléculture cette utilisation d’organismes vivants génétiquement modifiés pour la production des produits industrielles.

Lapin et poissons fluorescents
Lapin et poissons fluorescents

OGM et maladies tropicales

La peste des petits ruminants (Prp) et la peste bovine sont deux maladies extrêmement contagieuse qui se caractérisent par des taux de morbidités et de mortalité très élevés. La Prp en pleine expansion en Afrique, au Moyen-Orient, et en Asie du Sud ouest menace environ 800 millions de ruminants. Des vaccins produits par des micro-organismes génétiquement modifiés dits, vaccins recombinants, sont déstinés à vacciner la faune sauvage, porteuse de l’agent pathogène. On y trouve plusieurs intérêts à ces vaccins : *Non seulement ils vaccinent contre plusieurs maladies virales, mais aussi bactériennes. *Résistance à la chaleur et traçabilité vaccinale permettant de différencier les animaux vaccinés et les animaux naturellement infectés.

Ogm et clonage !

Les techniques de clonage devraient permettre de faciliter la production d’animaux génétiquement modifiés. Pour obtenir 100 animaux transgénique il faudra plus modifier 100 embryons, il suffira d’en modifier un puis de cloner 100 fois l’animal adulte.

Les OGM et notre santé !!

Le risque concerne la nature du gène et le risque allergique. On avale des gènes à chaque repas. Exemple, la salade ; chaque cellule contient 40000 gènes. Dans l’organisme génétiquement modifié, ce que l’on introduit c’est un brin d’ADN étranger. Lorsque nous mangeons par exemple du maïs transgénique, nous allons donc avaler des milliers de copies d’une gène qui ne vient pas du maïs. Le fragment d’ADN étranger de l’OGM est dégradée dans notre appareil digestif au même titre que n’importe quel matériel génétique des autres aliments. Si l’ADN en lui même ne présente pas de risque il va servir à fabriquer néanmoins une protéine étrangère, dont les effets peuvent être plus ou moins nocifs. Car celle-ci peut avoir différents effets dans l’organisme. Ce risque principale est l’apparition d’allergies.

Ogm ; risques pour l’environnement ?

Pour l’environnement, on peut parler des OGM végétaux cultivés, c’est à dire les Pgm (= plantes génétiquement modifiés). Considérons les effets que peut avoir une PGM sur son environnement. N’importe quel organisme interagit avec son environnement soit directement, soit indirectement, c’est à dire, soit par reproduction, mécanismes de défense, parasitage, alimentation, soit par chaîne alimentaire, lieu d’habitat identique, transport... Modifier un organisme c’est donc un élément de l’équilibre écologique. Les possibilités d’impacts des PGM sur leur environnement sont multiples. *Le plus grand risque est dû à la pollinisation croisée ; du transfert du transgène à une autre plante par le pollen. Cela provoque une "contamination" de culture environnantes. Exemple : une plante résistante à un insecte produit une molécule insecticide de façon continue. Par le facteur de la pollinisation croisée cette molécule, en particuliers ses produits de dégradation peuvent être retrouvé sur tout animal qui l’ingère (animaux d’élevage, homme, insectes...). En mangeant des parasites d’autres plantes, les insectes peuvent être conduits à la mort. Et ainsi de suite, ces parasites peuvent se multiplier et ravager d’autres plantes, etc...

Comment évalue-t-on aujourd’hui les risques des OGM ?

L’évaluation des risques des OGM se déroulent en plusieurs étapes : 1)On s’assure de la viabilité de l’organisme modifié, veillé à ce qu’il conserve son fonctionnement. Par ailleurs on évalue les impacts de l’ogm sur des organismes non ciblés, et ses avantages ou inconvénients nutritionnels et agronomiques. 2)Avant d’être autorisés à la culture les OGM sont contrôlés par la Comité de Biovigilance, sous la tutelle du Ministère de l’agriculture.

Améliorer les techniques de transformation génétique.

Grâce aux travaux sur le riz, pour la résistance aux insectes on a pu obtenir des plantes où le gène de la protéine insecticide ne s’exprime que dans les feuilles ou lors de l’attaque du prédateur. Des plantes qui résistent à la sécheresse ? Le tréhalose ; ce sucre forme une phase de gel pendant que les cellules se déshydratent, ce qui empêche la rupture des organites de la cellule. Depuis longtemps, les chercheurs essayent de greffer les gènes qui commandent la production de tréhalose sur des plantes de grande culture, pour que les plantes résistent à la sécheresse, à la salinité de l’eau, ou au froid. Une expérience a été mis en place par des chercheurs de l’Université de Cornelle à New York, ils ont introduit deux gènes, fusionnés pour produire simultanément deux enzymes responsables de la synthèse du tréhalose. Le résultat : les plantes transgéniques survivaient pendant quatre semaines nourries avec de l’eau contenant 6 grammes de sel de cuisine par litre - alors que les zones de culture considérées comme très salées en contiennent environ 4 grammes par litre. Après un tel traitement, presque toutes les plantes témoins avaient succombé, privées de chlorophylle à la mort de leurs feuilles. Soumises à deux cycles de sécheresse de 100 heures chacun, puis à nouveau arrosées normalement, leurs feuilles se défripaient et elles rattrapaient au bout de seulement trois semaines le niveau de croissance des plantes témoins. Les plantes non transgéniques soumises à ce régime voyaient leur croissance "sévèrement inhibée". Le riz transgénique survivait aussi à des températures inférieures de dix degrés à celles supportées par son cousin non modifié. Les chercheurs espèrent obtenir des résultats comparables avec le maïs, le blé, le mil et le soja. (voir ; http://terresacree.org/basmati.htm)

Dans l’avenir grâce au génie génétique on pourra par exemple obtenir de nouveaux produits thérapeutiques tels que des anticorps pour traiter les cancers. Dans le domaine agricole le génie génétique pourrait permettre d’éliminer les substances toxiques produites naturellement par certaines plantes. De nouveaux aliments tels que le riz enrichie en vitamine A ou en fer pourraient permettre de lutter contre les carences alimentaires dans certains pays. On peut aussi limiter les risques de maladies cardiovasculaires grâce à un modification acides gras dans l’huile, et, utiliser des plantes ou microorganismes qui peuvent permettre de dépolluer les sol contaminés, et même d’éliminer les contaminants de l’environnement.

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